La prime - Janet Evanovich
J’aime bien quand certains mystères existentiels me sont soudain révélés… L’un de ces mystères avait la forme d’une question apparue sur le blog de Fashion Victim, il y a quelques semaines : « Préférez-vous Ranger ou Morelli ? », question dont les deux termes me laissaient pareillement perplexes… Jusqu’au jour où j’ai rencontré Fashion qui m’a expliqué avec beaucoup d’enthousiasme et autant d’arguments son amour inconditionnel pour l’auteure de romans policiers Janet Evanovich et son héroïne récurrente, Stéphanie Plum. Et comme Fashion ne recule devant aucun sacrifice pour la diffusion de la kulture, elle alla jusqu’à me prêter son exemplaire personnel du premier volume de la série. Je suis donc désormais en mesure de vous révéler qui sont Ranger et Morelli. Mais commençons par le commencement…
Stéphanie Plum est une jolie fille de trente ans, originaire d’un quartier populaire de Trenton (New-Jersey) qui n’a pas froid aux yeux. Elle gagne sa vie en vendant de la lingerie féminine et, depuis son divorce, partage sa vie avec un hamster. Mais quand elle perd son boulot, les ennuis s’accumulent : voiture confisquée, meubles vendus, téléphone coupée et frigo vide. Il faut réagir. Elle persuade donc son cousin Vinnie de l’engager dans son équipe de chasseurs de primes. Mission : retrouver de dangereux criminels en délicatesse avec ma justice. Gibier : Joe Morelli, un flic accusé de meurtre, qui n’est autre que le don juan qui la séduisit et l’abandonna quand elle avait seize ans. Bénéfice : une prime de 10 000 dollars, de quoi renflouer les caisses de la belle… Et voilà Stéphanie promptement équipée de la petite panoplie du parfait chasseur de tête : flingue, paire de menottes et permis de port d’armes.
« J’avoue, à ma grande honte, que je commençais à m’amuser à jouer ce personnage, me disant qu’il n’y avait rien de tel qu’une paire de menottes dans son sac pour donner du ressort à la démarche d’une femme. »
Malheureusement, la chasse aux criminels n’est pas qu’un jeu mais un vrai métier avec ses méthodes, ses techniques et ses risques. Et Stéphanie va se révéler particulièrement nulle dans l’attrapage du voyou (sauf quand il est ivre mort), accumulant bêtises et bévues et se fourrant dans des situations délicates, voire périlleuses. Il y a notamment une scène d’anthologie dans une salle de bains qui devrait rester dans les annales. Heureusement, Stéphanie apprend vite et retombe toujours sur ses pieds grâce à son humour et à son énergie. Elle peut d’ailleurs toujours compter sur son collègue Ranger pour la tirer du pétrin. Et Morelli ? Ah ! je crois bien qu’il n’y a pas que haine et vengeance entre Stéphanie et Joe et que la belle pourrait bien, un de ces quatre, voler à Chimène la réplique qui fit sa fortune : « Va, je ne te hais point ! »
Je vais donc me précipiter sans plus tarder sur la suite des aventures de Stéphanie Plum et je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter par ce petit polar drôle et sans prétention et sa piquante héroïne.
Merci Fashion !
Elles ont succombé à la passion plumesque : Yue Yin - Tamara - Chimère - Stéphanie - Caro[line] .
Traduit de l’américain par Philippe Loubat-Delranc.
Pocket, 2004. – 332 p.