La fin d'une imposture - Kate O'Riordan
"Elle n'avait vu que ce qu'elle avait voulu voir."
Après la mort du fils aîné, qui s'est noyé pendant des vacances en Thaïlande, la famille Douglas se disloque : les parents se séparent, tandis que leur fille Maddie, qui se sent responsable de l'accident de son frère, sombre dans la dépression, la drogue et la violence. C'est au cours d'une thérapie de groupe qu'elle rencontre Jed Cousins, un très beau et très attentionné jeune homme qui va lui redonner le goût de vivre. Il ne faut que quelques semaines à Jed pour séduire toute la famille et prendre une place de plus en plus grande dans la demeure et dans la vie des Douglas, jusqu'au jour où Rosalie, la mère de famille, mise en garde par un ami prêtre, commence à soupçonner que Jed n'est peut-être pas tout à fait celui qu'il prétend être.
Kate O'Riordan revisite le thème de l'imposteur, qui s'introduit sous une fausse identité dans une famille fragilisée pour en prendre le contrôle, sauf qu'elle le fait sans grande imagination. Son écriture est très plate, ses personnages manquent totalement d'épaisseur psychologique, et son intrigue paraît à la fois artificielle et cousue de fil blanc. Elle joue à fond sur le poncif complètement éculé du jeune homme au visage d'ange qui cache une âme diabolique, sauf que le postulat de départ n'est pas très crédible, et que tout semble surfabriqué dans cette histoire. Le meilleur moment du roman survient quand la mère de famille prend conscience qu'elle s'est laissée enfermer dans une nasse mortifère qui risque de faire exploser ce qui reste de sa famille, et qu'elle imagine un plan pour découvrir la vérité sur ce jeune homme et le chasser de sa vie. C'est en jouant sur les névroses de Jed (car l'auteure ne nous épargne ni la psychologie de bazar, ni le couplet sur l'enfance malheureuse), et en se mettant dans la peau de son héroïne de BD préférée, que Rosalie se lance dans une aventure un peu rocambolesque. La fin est, hélas, ridicule tant l'auteure tire sur des cordes déjà bien usées pour faire durer le suspense.
Franchement, si je n'avais pas été coincée dans un train entre Toulouse et Paris, je n'aurais même pas terminé ce pseudo thriller indigeste. Grosse déception.
C'est Cathulu qui m'a donné envie.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Laetitia Devaux.
Folio Policier, 2017 - 448 p.