Les pêchés des pères - Lawrence Block
Dans une vie antérieure, Matt Scudder était flic dans la police de New York. Jusqu’au jour où, lors d’une fusillade, l’une de ses balles a choisi le mauvais ricochet, blessant mortellement une petite fille de huit ans. Depuis, la vie de Matt, c’est un peu n’importe quoi : il a quitté sa famille, largué son boulot, vit dans un hôtel crasseux de Manhattan et passe ses soirées à picoler. De temps en temps, il fait le détective privé quand un de ses anciens collègues lui envoie un client. Cette fois-ci, c’est un père endeuillé.
Wendy, la fille de Cale Hanniford, a été sauvagement assassinée chez elle, et son colocataire a été retrouvé errant dans les rues, couvert de sang. Aussitôt arrêté, le jeune homme s’est pendu en cellule. Pour la police l’affaire est close, mais pas pour le père, qui veut comprendre comment sa fille, dont il était sans nouvelles depuis des mois, en est arrivée à se prostituer et à finir assassinée.
Dans ce polar bien noir, Lawrence Block nous plonge dans le New York bien glauque des années soixante-dix, une ville rongée par la délinquance et la corruption. Et c’est sans doute parce que Matt Scudder est trop humain qu’il est fracassé par la dureté de cette ville. Son obstination tout autant que son empathie vont lui faire remonter le fil de deux vies. D’un dossier inconsistant, il fait apparaître une jeune femme fragile et un ado paumé. Au passage, on découvre que la ligne qui sépare le Bien du Mal est souvent bien poreuse, que la vérité n’est jamais monocolore, et que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Derrière le malaise des enfants, se cachent souvent les fautes des pères. Parce qu’on ne guérit jamais de son père.
Traduit de l’américain par Robert Pépin.
Seuil, 2000 (1e éd. 1976) – 189 p.