Le drôle de Noël de Mr Scrooge - Robert Zemeckis

Et dès les premières images, le metteur en scène nous rappelle cette référence par un gros plan sur le roman et sur sa première phrase : "Marley was dead". Marley, de la maison Scrooge et Marley, vient de mourir un soir de Noël et son associé a bien du mal à débourser les quelques guinées nécessaires à son enterrement. Scrooge est un vieil homme méchant, égoïste et avare dont tout le monde a peur. Sept ans plus tard, Scrooge n'a toujours pas été touché par l'esprit de Noël. Ce 24 décembre, il vient de mettre à la porte son neveu qui venait l'inviter à dîner puis de renvoyer méchamment une organisation caritative. Et quand il ferme enfin son bureau et renvoie son commis chez lui, c'est avec dépit qu'il lui accorde une journée pour fêter Noël en famille.
Mais cette année, l'esprit de Noël va se venger en envoyant à Scrooge plusieurs esprits. Il y a d'abord le fantôme de Marley, chargé de chaînes, les longues chaînes forgées par toute une vie de méchanceté et d'égoïsme. Puis viendront successivement l'esprit du passé, celui du présent et celui de l'avenir. Scrooge va passer une nuit de cauchemars !
Autant vous le dire tout de suite : j'ai détesté ce film, à part les premières minutes qui nous offrent une chouette balade au-dessus de la ville de Londres enneigée (j'ai vu le film en 3D). Pour commencer, je n'ai pas aimé la technologie utilisée, la "performance capture" qui mêle image de synthèse et visage d'acteur. Elle rend les acteurs méconnaissables et les transforment en caricatures ridicules. Un Colin Firth joufflu et jovial tuera tous les fantasmes que vous pouviez avoir conçus à son encontre. Quant au reste... Passe encore sur l'esprit du passé qui nous dévoile le jeune Scrooge (un enfant solitaire et mal-aimé qui va tout sacrifier à son ambition de devenir riche) et nous révèle une fois de plus que derrière chaque homme méchant il y a un enfant qui souffre. Mais l'esprit du présent (une hideuse créature à l'allure de viking velu aux cheveux rouges) m'a vraiment énervée, quand il nous montre l'intérieur misérable du commis de Scooge sur le thème : "Nous sommes pauvres, nous avons un enfant handicapé, mais nous sommes heureux." Et j'ai trouvé la rédemption de Scrooge bien rapide pour un homme qui ne s'est jamais intéressé à quiconque. Et quand arrive l'esprit du futur, on tombe dans le grand n'importe quoi : course poursuite dans les rues de Londres, chute spectaculaire dans les égouts, bataille avec un rat. Je ne doute pas que cette scène interminable ne flanque les chocottes à tout ceux qui ont quelque chose à se reprocher, personnellement elle m'a surtout donné le tournis. L'ensemble donne l'impression que le changement d'attitude de Scrooge est davantage lié à sa peur de la mort qu'à une réelle rédemption.
N'ayant pas lu le roman, je suis bien incapable de dire quelles sont les parts respectives de Dickens et de Disney dans cette histoire, mais elle n'est en tout pas de nature à me donner envie de lire Dickens.
Film américain (2009) de Rober Zemeckis,
Avec Jim Carrey, Gary Oldman, Colin Firth, Robin Wright Penn.
Genre : animation; durée : 1h36.