Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage - Maya Angelou

Maya Angelou naît en 1928, et après le divorce précoce de ses parents, elle est envoyée avec son frère chez sa grand-mère paternelle, à Stamps (Arkansas), dans le sud profond (et raciste) des Etats-Unis.
« A Stamps, la ségrégation était si totale que la plupart des enfants noirs ne savaient pas, en vérité, à quoi ressemblaient exactement les Blancs. Excepté qu’ils étaient différents, et qu’il fallait avoir peur d’eux, et cette peur traduisait aussi l’hostilité des faibles contre les puissants, des pauvres contre les riches, des travailleurs contre les patrons et des mal habillés contre les bien vêtus. »
Sa grand-mère est une forte femme qui dirige d’un main de maître, avec son fils handicapé, le seul magasin noir du village. Pétrie de religion, c’est une femme qui sait garder sa dignité quelles que soient les humiliations subies. Elle élève ses petits-enfants dans le respect de Dieu, de la loi, des autres et d’eux-mêmes. Maya grandit entre l’épicerie, l’école et l’église, avec deux passions : son frère et les livres. Très tôt, elle fait preuve d’une grande intelligence et d’une forte personnalité. Elle ne cesse de s’interroger sur l’origine de cette haine qu’ont les Blancs pour les Noirs, et de ressentir la profonde injustice de la ségrégation.
« Nous étions des femmes et des hommes à tout faire, des servantes ou des lavandières, et aspirer à quoi que ce fût de plus ambitieux était de notre part grotesque et présomptueux. »
Depuis La case de l’Oncle Tom, j’ai beaucoup lu sur cette thématique mais c’est la première fois que je lis un témoignage sur la ségrégation écrit par une femme noire, et c’est le principal intérêt de ce livre. Vu de l’intérieur, ça fait froid dans le dos. Malheureusement, la seconde partie où Maya retourne vivre en Californie chez sa mère comporte pas mal de longueurs et se révèle moins intéressant que les premiers chapitres sur son enfance à Stamps. J’ai quand même hâte de retrouver Maya dans sa vie de militante. Vivement les prochains chapitres, donc.
D'autres avis : Enna - Delphine - Saxaoul - Catherine - Argantel - Pascale - Ma tasse de thé - Joelle - Keisha - Cathulu


Traduit de l’américain par Christiane Besse
Le Livre de poche, 2009. – 343 p.