Hypothermie - Arnaldur Indridason
Une jeune femme est retrouvée pendue dans sa maison de campagne et tout laisse à penser qu’elle s’est suicidée. Mais sa meilleure amie n’est pas convaincue par cette théorie et persuade Erlendur de mener sa petite enquête. Il ne tarde pas à découvrir que Maria ne s’était pas remise de la mort de sa mère, avec laquelle elle entretenait une relation d’autant plus fusionnelle que son père était mort tragiquement alors qu’elle était encore enfant. Depuis, elle s’intéressait beaucoup à la vie après la mort et avait même rencontré un medium pour essayer d’entrer en contact avec sa mère. Parallèlement, Erlendur reprend sa marotte : les vieux dossiers de disparitions mystérieuses.
Ce que j’aime chez Arnaldur Indridason, c’est qu’il traite à chaque fois un thème différent. Après les désillusions du communisme dans L’homme du lac et les questions d’immigration dans Hiver arctique, il aborde ici la question douloureuse et très intime du deuil et de l’absence, avec un roman qui flirte avec le surnaturel. Et j’aime de plus en plus le commissaire Erlendur et sa ténacité. Il me fait penser à une araignée qui tisse tranquillement sa toile, avec application et persévérance et finit toujours par y attraper sa proie. Il interroge le moindre témoin, s’attache au plus petit détail et remet toutes les pièces du puzzle dans le bon ordre.
Il y a bien une ou deux petites choses qui m’ont agacée dans cette histoire, mais je n’en parlerai même pas, tant j’ai été touchée par cette quête absolue que mène le commissaire, seul contre tous et contre ses propres fantômes.
Traduit de l’islandais par Eric Boury.
Métailié, 2010. – 296 p.