Bilan lectures de décembre /1
J'ai un peu (beaucoup...) négligé ce blog (et toute la blogosphère, du reste) ces dernières semaines, non pas que je n'aie pas lu, mais j'ai eu du mal à me motiver pour parler de mes lectures. Avec du recul, pourtant, je constate que les livres lus ce mois-ci avaient tous en commun d'être bien écrits et d'avoir un regard personnel sur le monde qui nous entoure, ce qui résume d'ailleurs assez bien ce que j'aime en littérature. Et si je n'ai pas eu de coup de coeur, c'est moins la faute des livres que celle de la lectrice. Voici donc un petit rattrapage.
Les pays - Marie-Hélène Lafon (Buchet-Chastel, 2012. - 203 p.)
Une jeune fille d'origine rurale vient faire ses études à Paris et s'initie à la vie citadine, un parcours un rien initiatique au cours duquel la jeune fille se raccroche à des "pays", ces compatriotes en ruralité. Un roman très joliment écrit, qui dessine en creux le fin du monde rural traditionnel, mais que j'ai trouvé un peu léger.
La passerelle - Lorrie Moore (Traduit de l'américain par Laetitia Devaux. L'Olivier, 2010. - 360 p.)
Encore une jeune fille qui quitte sa campagne (mais cette fois, c'est le Midwest américain) pour aller étudier en ville, alors que le World Trade Center vient juste de s'effondrer. Elle devient baby-sitter chez un couple de quadras qui viennent d'adopter une petite fille métisse. Roman initiatique où l'héroïne découvre que les gens ne sont jamais ce qu'ils prétendent être, et où l'auteur critique une certaine classe sociale, dont les discours ne collent pas avec les actes.
Le bruit des choses qui tombent - Juan Gabriel Vasquez (Traduit de l'espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon. Seuil, 2012. - 304 p.)
Un roman colombien qui revient sur la période la plus noire du pays : celle des années 70 où le trafic de droque devint l'économie dominante du pays, déclenchant une vague de violence qui devait durer trente ans. Le héros veut comprendre pourquoi il a reçu une balle alors qu'il marchait tranquillement dans une rue de Bogota en compagnie d'un ami. Ce très beau roman nous rappelle que l'on ne peut jamais tirer complètement un trait sur le passé, et que la Colombie est un pays magnifique.
Qu'avons-nous fait de nos rêves - Jennifer Egan (Traduit de l'américain par Sylvie Schneiter. Stock, 2012. - 384 p.)
L'auteur fait le portrait d'une génération, celle qui fut adolescentes dans les folles années soixante-dix (sex, drugs and rock'n roll), à travers quelques personnages que l'on suit pendant quarante ans. Roman bizarrement construit, façon puzzle, on ne sait jamais qui est le personnage qui est en train de prendre la parole, dans quelle époque il vit, et quels sont ses liens avec les autres personnages. Les personnages apparaissent trop brièvement pour que l'on s'y attache. C'est le portait d'une Amérique qui a perdu ses illusions, mais a encore des rêves et des projets d'avenir.
La suite, demain.
Note : tous ces livres ont été empruntés à la bibliothèque.