Au nord du monde - Marcel Theroux
En préambule, je dois dire que ce livre ne correspond pas du tout à ce à quoi je m’attendais ! Je l’ai pourtant vu pas mal tourner sur les blogs quand il est sorti, mais sans vraiment prêter attention à ce dont il parlait. C’est finalement son titre qui m’a attirée. Avec un nom pareil, je pensais que Marcel Theroux était canadien et que son roman était dans la veine de ceux de Jack London. Tout faux ! En fait, Marcel Theroux est un romancier anglais, et Au nord du monde est un roman d’anticipation post-apocalyptique. Pas vraiment mon genre de lecture habituel…
Quelque part en Sibérie, Makepeace est le shérif d’une ville fantôme. On ignore quelle catastrophe a ruiné la ville, mais il ne reste plus grand monde et les survivants luttent pour survivre dans un environnement hostile. « Ici, dix mois par an, le climat mord la peau. Le silence règne, désormais. La ville est plus vide que le paradis. » Un shérif en Sibérie, c’est un peu anachronique, mais on apprend vite que Makepeace est fils de colons américains, des quakers très religieux venus de Chicago, fuyant la société de consommation et le règne de l’argent roi, et ayant choisi l’extrême Nord de la Russie pour y vivre une vie plus proche de la nature, mais la violence du monde les a finalement rattrapés.
Le jour où un avion s’écrase dans la forêt, Makepeace décide de quitter sa ville et sa maison, persuadé qu’il reste une trace de civilisation quelque part et que cet avion en est la preuve. C’est le début d’un rude et long voyage à travers la taïga, qui va confronter Makepeace à pas mal d’épreuves. Difficile d’en dire plus sans dévoiler tout ce qui rend ce bouquin étonnant : chaque chapitre réserve au lecteur une nouvelle surprise, une nouvelle révélation, un nouveau rebondissement et, pour Makepeace, une descente vers l’horreur.
Dans la première partie, l’auteur évoque à mots couverts ce qui a pu conduire à cette catastrophe : réchauffement climatique, épuisement des ressources, surpopulation, famines, guerres. Il en profite pour nous alerter discrètement sur ce qui nous attend si nous ne renonçons pas très vite à notre mode de vie. Puis il imagine comment les humains tentent de survivre et ce n’est pas brillant… Il n’y a pas beaucoup d’humanité dans ce monde dévasté. Le personnage le plus humain est Makepeace, formidable personnage, désabusé mais volontaire, méfiant mais curieux, intrépide mais prudent, qui ne croit plus en grand-chose, sauf dans la force de son âme et dans le pouvoir de la nature de toujours se renouveler.
Un roman qui exalte la beauté de la nature sauvage mais que j’ai trouvé très pessimiste.
Titre original : Far North
Traduit de l’anglais par Stéphane Roques.
10/18, 2012. – 348 p.