Textile - Orly Castel-Bloom

Publié le par Papillon


Un quartier bourgeois de Tel-Aviv, en Israël : appartements luxueux, terrasses et palmiers. C’est là que vit la vit la famille Gruber, es gens pour le moins originaux. La mère, Amanda, gère d’une main de fer et sans la moindre imagination l’affaire familiale : une usine qui fabrique des pyjamas pour une clientèle de juifs orthodoxes, et collectionne les opérations de chirurgie esthétique. Son mari, qu’elle supporte de plus en plus difficilement, est un génie méconnu qui dilapide la fortune familiale en créant des inventions plus ou moins fantaisistes. Le fils fait son service militaire comme tireur d’élite. Quand il vise la cible, il pense à quelqu’un qu’il n’aime pas, et pour oublier qu’il est un assassin, il pratique la lecture horizontale en lisant plusieurs livres à la fois. Quant à la fille, elle vit dans une ferme biologique avec un amoureux qui a le double de son âge.

 

Le père travaille sur un projet qui doit lui valoir, espère-t-il, le prix Nobel : une nouvelle tenue de combat. Il part aux Etats-Unis rencontrer une chercheuse qui doit l’aider. Amanda profite de son absence pour se faire refaire les omoplates ( !). Subir des anesthésies générales est sa manière de lutter contre l’angoisse de savoir son fils sur le front. Sa fille doit la remplacer à l’usine pendant son absence. Mais les choses vont mal tourner…

 

Ce roman était ma première rencontre avec la littérature israélienne et je dois dire que ce fut un choc. On n’y parle très peu de la situation politique. Il y est question, à une ou deux reprises, d’  « occupation », mais pas un mot sur les Palestiniens. Qui sont ces gens sur lesquels tire Da’el ? Des cibles, rien de plus. Pourtant la guerre est omniprésente par l’angoisse qu’elle cause à tous ces gens.



« Quiconque ne quitte pas Israël comme je l’ai quitté, porte une responsabilité morale. Après avoir vu pendant quelques années les marques laissées par l’occupation sur les Israéliens, j’ai pris mes jambes à mon cou et je suis allé vivre en France. Et j’ai enfin commencé à vivre. Et quand je dis « vivre », je ne veux pas dire « survivre ».
 


Malgré son humour corrosif, ce roman présente une vision tragique de la vie en Israël où la peur de l’attentat est si présente que tout le monde fuit le réel d’une manière à autre. La famille est sans doute le dernier bastion de sécurité, aussi quand la famille se délite, la vie devient un peu n’importe quoi. Un roman qui fait un peu froid dans le dos…

 

L’avis de Lily.



Traduit de l’hébreu (Israël) par Rosie Pinhas-Delpuech.

Actes-Sud, 2008. – 237 p.


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N
Je l'ai lu et je l'ai trouvé triste. Triste parce que les personnages sont angoissés. Tous fuient une situation qui ne leur convient plus. C'est le deuxième roman que je lis de cette auteur. Elle ne parle jamais de la situation politique de la région mais de la vie quotidienne des Israëliens. Dans "Parcelles humaines", elle évoquait les pauvres, la classe moyenne et les minorités. Très intéressant. La littérature israëlienne n'évoque pas toujours la situation politique. Israël est un petit pays mosaïque avec ses propres conflits internes. Et la littérature est à l'image de tout cela.
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P
<br /> Plus que triste : désespéré. Il semble que la vie en Israël soit forcément source d'angoisse, même quand on a une vie agréable.<br /> <br /> <br />
K
Ca semble très brrrrr tout ça... pas certaine que ce soit le bon moment pour moi.  Mais j'abonde dans le sens de Laurence, la couverture est vraiment belle.
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F
Je le note, mais pour plus tard !Bon week-end Papillon ! :-) 
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A
Il me tente bien celui-ci, quand j'aurais le temps ou en poche !
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L
Bonjour Papillon,la couverture est vraiment superbe. ça me donne envie de découvrir ce roman. :)
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C
Essayé puis abandonné un livre en poche de cette auteure...
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