La femme en vert - Arnaldur Indridason

Publié le par Papillon


Rien de tel qu’un bon petit polar pour sortir d’une panne de lecture et, en la matière, Arnaldur Indridason est devenu une valeur sûre. Son premier opus, La cité des jarres, m’avait soufflée par la noirceur et l’inventivité de son scénario.

Tout commence ici par la découverte d’os humains lors de la construction d’un lotissement sur les hauteurs de Reykjavik. L’inspecteur Erlendur confie le dégagement du squelette, qui semble avoir environ soixante ans, à une équipe d’archéologues. Les fouilles vont être longues et minutieuses, tout comme l’enquête. Difficile en effet de retrouver des indices si longtemps après les faits. Quant à Erlendur il est préoccupé par ses problèmes familiaux : sa fille gît dans la coma, à l’hôpital.

Encore une fois, Arnaldur Indridason happe son lecteur dès les premières lignes pour ne plus le lâcher avant l’estocade finale. L’histoire démarre pourtant lentement : peu d’indices, des témoins très âgés, des hypothèses qui partent dans plusieurs directions.. Mais la construction est très habile qui mêle étroitement trois récits : l’enquête, les évènements tragiques ayant eu lieu pendant la seconde guerre mondiale et la propre histoire d’Erlendur, obligé de se plonger dans son passé douloureux pour venir en aide à sa fille. Il s’agit bien dans cette histoire de fouiller la mémoire individuelle et collective pour trouver la vérité. Arnaldur Indridason aborde le sujet difficile de la violence familiale et du deuil impossible tout en retraçant l’histoire de sa ville, passée en cinquante ans du statut de petite « bourgade au bord de la mer » à celui de ville tentaculaire. Il nous montre encore une fois que l’Islande est bien loin d’être une île paradisiaque et que la violence n’est pas propre à notre société moderne.

Une sombre histoire à ne pas manquer et qui a déjà séduit Virginie, Lisa, Yvon, Sylvie, Tamara, Essel, BMR & MAM, Sophie, Clarabel, Laure, Pascal, Keisha, Katell.


Traduit de l’islandais par Eric Boury.
Editions Métailié, 2006 / Points 2007. – 348 p.

Publié dans Polars & Co

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V
Effectivement, une sombre histoire très bien menée par le maître du polar islandais.
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F
La Voix est un peu moins bon. En revanche, L'Homme du lac est très réussi. Et Hiver arctique sort la semaine prochaine.
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A
C'est mon seul INDRIDASON et ce fut une belle découverte.J'ai aimé ce polar malgré son sujet difficile.
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B
Hum, ça se rapproche donc, point de vue narration et construction, de "L'homme du lac", je ne sais plus combientième dans les aventures d'Erlendur (en même temps c'est logique, mais je n'en étais pas sûre sûre). J'essayerai bien de commencer cette série du début, un de ces quatre matins, pour me détendre entre deux lectures prises de tête ;-)
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P
<br /> L'homme du lac doit être le quatrième (et dernier, à ce jour si je ne m'abuse). Je les lis dans l'ordre donc mon prochain devrait être la Voix...<br /> <br /> <br />
L
Je passe de temps en temps par là, et ton billet m'a happée. J'aime bien de temps en temps un bon petit noir, et celui-là m'a l'air bien. Je l'ai noté. Je te souhaite une très bonne année.
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F
À chaque fois que je vois un article sur cet auteur, je râle en me disant qu'il faut à tout prix que je le lise, ça sera ma première (bonne) résolution de 2009 !! ;-)
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G
un peu trop noir pour moi, mais parfait pour mon mari !!!j'en profite pour te souhaiter une super année 2009(attention, l'adresse de mon blog a changé)
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G
Ton commentaire me séduit aussi, même si je suis surprise par l'expression de "ville tentaclaire" pour l'Islande !!
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M
J'ai beaucoup aimé ce polar! Très bien construit, des personnages intéressants, une intrigue haletante!
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K
Comme Aifelle, celui-ci est mon préféré d'Arnaldur ! (Pas de billet, c'est une lecture d'avant-blog...)
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