Les yeux de sa mère - Thierry Klifa
Un écrivain (Nicolas Duvauchelle), qui a renoncé au roman pour un genre plus trash et mieux rémunéré, entreprend une biographie "non autorisée" de Lena Weber (Catherine Deneuve), présentatrice vedette du journal télévisé. Il parvient à se faire engager dans son équipe, tout en devenant l'ami se da fille Maria (Géraldine Pailhas), danseuse célèbre. Exercice un peu périlleux, mais la mère et la fille ne se voient plus guère. La mère, à la fibre maternelle peu développée, a toujours privilégié sa carrière. La fille s'est trouvé une mère de substitutuion en la personne de la seconde épouse de son père (Marisa Paredes). Bouleversée par la mort de ce père, ancien combattant anti-franquiste, Maria décide retrouver l'enfant qu'elle a eu à seize ans et qu'elle a abandonné.
Même si le film s'ouvre sur la mort du père, c'est bien la mère qui est au centre de cette histoire, très inspirée par la cinéma de Pedro Almodovar. La mère sous toutes ses formes : naturelle, adoptive, belle-mère ; et dans tous ses états : aimante, absente, manquante. On déteste très vite le jeune écrivain, qui séduit pour mieux trahir, avant de découvrir que lui aussi souffre du "mal de mère", et de façon presque indécente.
Pendant les deux tiers du film, j'ai été complètement emportée par cette histoire de famille, tant les personnages m'ont paru lumineux, notamment Maria (j'ai adoré la scène culminante du fim, sous forme de spectacle à trois facettes). Mais la dernière partie m'a semblé vraiment trop mélodramatique et peu crédible, avec son dénouement très politiquement correct annoncé : la famille recomposée et le méchant exclu. Mon coeur de midinette eut préféré une fin moins conventionnelle et plus romanesque, où le bel adolescent aurait su détourner l'écrivain de ses fantômes pour le remettre sur le chemin de la vraie littérature.
Film français (2011) de Thierry Klifa,
avec Catherine Deneuve, Nicolas Duvauchelle, Géraldine Pailhas, Jean-Baptiste Lafarge, Marina Foïs.
Genre : drame ; durée : 1h45.