Les yeux bleus de Mistassimi - Jacques Poulin

Voilà un roman qui vous embarque dès la première phrase et on se retrouve dans un univers poétique entièrement dédié à l’amour des livres et des mots. Dans la librairie de Jack il y a un gros poêle et des livres de poésie qui murmurent la nuit, il y des livres à voler, l’arrière-boutique est baptisée Parenthèse et le chat Charabia. Jack est un vieil écrivain qui s’interroge sur l’œuvre qu’il va laisser. A travers ses discussions avec Jimmy, il nous livre une réflexion sur la littérature et l’art d’écrire. Car ce roman est aussi l’histoire d’une amitié entre un vieil homme et son double jeune auquel il a envie de transmettre son art. Tout ça à travers de longues et belles promenades dans la ville de Québec et de nombreuses réminiscences littéraires. Et entre ces deux hommes, la belle et mystérieuse Mistassini…
Et puis, patatras ! Jimmy part à Paris et le roman se délite en anecdotes sans intérêt . On s’ennuie. A travers les promenades touristico-littéraires de Jimmy, on retrouve quelques-uns des thèmes favoris de Jacques Poulin : les courses de Formule 1, le combi Volkswagen, un chat, Hemingway.
Jacques Poulin a un style sobre et élégant, ses personnages sont attachants mais, passé la page 81, son histoire n’a plus aucune consistance et laisse son lecteur vraiment frustré par ces belles promesses non tenues…
Je me suis quand même beaucoup interrogée sur la dimension autobiographique de ce roman. La première partie est traversée par une angoisse de la mort et je me suis demandé si Jacques Poulin est lui-même âgé et si Jack Waterman est son double.