Opus coeur

Publié le par Papillon

Franchement, si je n'avais pas remarqué la présence de Pierre Vaneck dans la distribution de cette pièce, peut-être ne serais-je pas allée la voir, mais Pierre Vaneck est un de ces acteurs qui figure à mon panthéon personnel, et que j'ai l'impression d'avoir toujours connu pour avoir suivi toute sa carrière. Et il eut été dommage de manquer ce spectacle, parce que j'ai passé une excellente soirée.

Pierre Vaneck interprète Jacob Blackisch, un vieil homme malade, qui embauche une employée de maison (Agnès Veillon). Lui, ancien professeur de littérature et de musicologie au collège local, est du genre solitaire et ronchon. "Mon fauteuil est mon meilleur ami", dit-il. Elle, une femme simple, vient de perdre son mari. Au début tout se passe plutôt bien entre eux, même si la jeune femme semble faire preuve de fébrilité dans la réalisation des tâches ménagères, agaçant le vieil homme. Mais peu à peu, on découvre qu'elle n'est pas là par hasard : ancienne élève de Blackisch, elle a un vieux compte à régler avec lui et avec la culture. Il va s'en suivre un violent affrontement entre eux deux.

La pièce est donc construite sur l'opposition de deux caractères : le vieil homme classique et cultivé face à la jeune femme moderne et sans culture. Ce genre de pièce à deux personnages repose essentiellement sur le jeu des acteurs. Et, à ce niveau-là, c'est une parfaite réussite : ils sont tous les deux excellents. La fin est bien sûr hautement prévisible : l'amitié et la reconnaissance prendront le dessus sur la rancune. Je reprocherais seulement à l'auteur de jouer un peu trop sur la corde sensible, quand les deux protagonistes deviennent amis. Mais à part ça, tout était parfait.

Et quel décor ravissant : un chalet style Nouvelle-Angleterre, avec une belle bibliothèque et une cheminée (mon rêve !)

 
 
COMÉDIE DRAMATIQUE d'Israël Horowitz,
mise en scène de Stephan Meldegg,
texte français d'Attica Guegj et Stephen Meldegg,
avec Pierre Vaneck et Astrid Veillon.
 

Publié dans Théâtre - Opéra

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C
Oh si, on en a un, et des pièces se jouent aussi dans des endroits improbables, mais les programmations sont souvent trop intello pour moi, ou le contraire. Quelques bonnes surprises parfois quand même, mais pas l'effet tiens j'entends parler de cette pièce chez Ruquier par exemple, et je peux y aller quand je veux. Bon de toute façon ça reste cher, le théâtre, je ne pouvais pas y aller quand je voulais même parisienne ;o)
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P
Ca, c'est le 2e argument qui tue !!!! Comme j'achète de moins en moins de livre (je vais à la biblio) je fais des économies et je sors ! :-)))
C
Je crève de jalousie devant vos soirées théâtre, à Hervé et à toi. C'est vraiment ce qui me manque le plus de la région parisienne. On a essayé un moment d'y aller quand même de temps en temps, mais la soirée chiffre trop fort trop vite entre les différents frais. J'aime beaucoup Pierre Vaneck moi aussi !
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P
J'y ai pensé, Cuné, en créant cette rubrique. Parler théatre à un côté très parisien que je regrette beaucoup : je suis la première à militer pour que les provinciaux aient accès à toutes ces belles pièces sans se ruiner. Il faut que tu fasses du lobbying auprès de ta municipalité pour qu'elle finance un vrai théâtre, si ce n'est pas le cas...