Robert Wilson - Une mort à Lisbonne

A Lisbonne, de nos jours, le corps d’une jeune fille est retrouvé sur une plage déserte.
A Berlin, en 1941, les SS recrutent un industriel, Karl Fehlsen, chargé d’acquérir pour eux des tonnes de tungstène au Portugal. Le tungstène est un métal particulièrement résistant utilisé dans la fabrication des chars d’assaut, ce qui en fait un produit stratégique en temps de guerre. Pour mener à bien sa mission, Fehlsen va s’acoquiner avec un producteur portugais, Abrantès.
Quel rapport entre ces deux histoires ? Elles vont bien évidemment finir par se rejoindre. Et c’est tout l’art de ce thriller de créer une tension chez le lecteur en passant d’une époque à l’autre. D’un côté, un flic cherche des indices et remonte le temps. De l’autre, un homme viole, torture, trahit, tue. C’est peut-être ça qui m’a le plus dérangée, dans ce roman : l’accumulation de scènes violentes et sordides. Il y a très peu de personnages sympathiques dans cette histoire, sauf le flic. Et la fin m’a bien déçue… J’avais imaginé une sombre machination politique, vu le contexte historique. La vérité est bien plus glauque.
Mais ce livre a quand même un grand intérêt qui est de raconter le rôle joué par le Portugal, pays neutre, pendant la seconde guerre mondiale. La ville de Lisbonne y est merveilleusement bien évoquée, avec ses ruelles, ses bars, ses tramways, son funiculaire qui grimpe sur le Barro Alto.
Robert Laffont – 1999 – 522 p.