Nouveaux Indiens - Jocelyn Bonnerave
Rentrée littéraire 2009

Ce roman qui peut déconcerter de prime abord, présenta au moins deux niveaux de lecture. La forme, d'abord. L'orchestre dont il est question pratique l'improvisation en jouant sur les bruits et les sons. De même, l'auteur joue avec les sonorités de la langue : la langue est musique et la musique est un langage :
« Il faudrait du temps pour que je lui dise ce que j’aime dans la langue, quelle joie ça me donne qu’on la torde, qu’on la remonte dans l’autre sens, quelle espèce de musique ça me chante. Je suis venu pour la musique, je suis peut-être venu pour la langue, ou pour autre chose encore ? »
Sur le fond, ensuite. Le jeune homme se comporte vraiment comme un anthropologue en milieu inconnu, en ce sens qu'il observe tout ce qui se passe autour de lui et s'intéresse à tout : la campagne présidentielle qui oppose John Kerry à Georges W. Bush, un nouveau plan pour réduire l'obésité, les indiens Guayaki, la culture des bambous ou la disparition d'une jeune anorexique. Il prend autant de plaisir à bavarder avec une célèbre violoncelliste qu'avec une sans abri anonyme. J'ai adoré la curiosité et la pugnacité de ce jeune frenchie, qui vont lui permettre de résoudre une énigme insoupçonnée et de démontrer, si besoin était, que l'on trouve toujours des sauvages dans la jungle des villes.
Un roman dense et surprenant pour lecteurs curieux.
Cathulu a aimé, mais pas Doriane et Saxaoul a abandonné en cours de route.

Seuil, 2009. - 170 p.