Whatever Works - Woody Allen

Boris, le héros très allénien de cette histoire, est un vieux misanthrope, hypocondriaque, névrosé et râleur. Génie autoproclamé, il a pourtant raté sa carrière, son prix Nobel, son mariage et, bien sûr, son suicide. Depuis, il boite, vit dans un appartement minable et gagne sa vie en apprenant le jeu d'échecs à des enfants qu'il engueule. De temps en temps, il dîne avec ses potes auxquels il explique à quel point le monde dans lequel nous vivons est pourri. Jusqu'au jour où il trouve devant sa porte une jeune fugueuse. Melody arrive du Mississipi d'où elle a fui une famille trop conformiste et une mère dominatrice. Elle est l'exact inverse de Boris : jolie, gaie, positive, inculte et naïve. Pourtant elle ne va tarder à tomber sous le charme vénéneux de Boris et lui faire une demande en mariage en bonne et due forme. Les tourtereaux commencent à peine à roucouler que la mère de Melody débarque. Ruinée, plaquée par son mari, elle est en pleine déroute et incarne l'américaine réac, pieuse et coincée. New York va avoir sur elle un effet dévastateur...
Qu'importe l'histoire, au fond : des couples qui se font, se défont, se mélangent dans une quête un peu désespérée de l'amour et du bonheur. Ce qui compte, ici, c'est la philosophie de l'histoire : la vie est difficile et le monde va mal, alors il faut faire confiance à la chance. Qu'importe que l'on aime une femme, un homme (ou plusieurs), un vieux, un jeune ou un mouton (sic !), du moment que ça marche... Les dialogues sont taillés au scalpel et fusent comme des flêches, comme au bon vieux temps de Anny Hall ou Manhattan, avec cette critique acide de l'Amérique d'aujourd'hui, raciste, inculte, sectaire et aveugle. Peut-être pas un grand Woody Allen, mais un bon Woody Allen, un de ceux qui font rire et réfléchir à la fois. Avec, en prime, une petite promenade touristique dans les rues de Manhattan.
Film américain (2009) de Woody Allen,
avec Larry Davis, Evan Rachel Wood, Ed Begley Jr.
Genre : comédie ; durée : 1h32.