Jean-Pierre Gattégno - Longtemps je me suis couché de bonne heure

Il fallait être gonflé pour oser donner comme titre à un roman la première phrase mythique du monument de Proust. Mais c'est un excellent point de départ pour montrer comment quelques mots peuvent exercer une étrange fascination sur nous. Et sur cette phrase, Sébastien va longtemps méditer. Ce n'est pas un dévoreur, il ne se jette pas sur le manuscrit pour le lire jusqu'à la dernière page. Non, il essaie de comprendre cette phrase qui lui trotte dans la tête. Et par cette phrase, il va entrer sans même s'en rendre compte dans l'univers des livres.
J'ai regretté que le roman dévie soudain vers autre chose : un vol de tableaux, l'Art, une histoire quasi policière, beaucoup d’allées et venus en métro, des situations très improbables. Pendant un moment, donc, j'ai eu peur, peur que Sébastien ne s'égare dans une aventure qui n'était pas pour lui.
Mais la fin m'a rassurée parce que parfaitement conforme à mes attentes : après ce premier contact avec la littérature, Sébastien ne sera plus jamais le même…
Extrait :
"Fais attention, dit-il, si on a lu la première phrase d'un livre, il paraît qu'on peut être capté, on lit la deuxième, et après, c'est foutu."