L'homme barbelé - Béatrice Fontanel

En 1914, Ferdinand a vingt ans quand il part pour le front. Il va traverser la guerre sans une égratignure et en revenir avec une médaille et un statut de héros. Mais pour sa famille c’est un tyran. Sa femme et ses quatre enfants vivent dans la peur. Pas de coups, non, mais pas non plus de tendresse ou de gaîté : des cris, des lubies, une atmosphère oppressante. Pendant la seconde guerre mondiale, Ferdinand aide la Résistance en fabriquant des faux papiers. Début 1944, il est arrêté par la Gestapo et envoyé dans un camp de concentration. Pour sa famille, c’est la libération avant l’heure.
Mais la narratrice (très présente et dont on se demande sans cesse qui elle est : membre de la famille, amie, historienne ?) ne se contente pas de ce portrait de famille. Alors, elle entreprend de fouiller les archives militaires et part sur la trace du soldat Ferdinand, à Verdun, d’abord, puis dans les Balkans et enfin à Mauthausen. Finalement, se dessine un portrait de soldat indestructible qui avait trouvé sa place dans la guerre et y avait brûlé son âme.
J’ai trouvé ce roman très ennuyeux. C’est un texte hybride entre le roman familial, le roman historique et le documentaire. Dans la première partie le point de vue change tout le temps et on ne sait jamais vraiment qui est en train de parler. Dans la deuxième partie, le texte s’appuie sur de nombreux extraits de documents d’archives. Le lecteur descend tout droit dans l’horreur des tranchées mais ne se sent plus vraiment concerné. Quand la narratrice perd le trace de son héros, elle invente, elle imagine, elle brode. J’ai trouvé ce mélange absolument déplaisant et sans intérêt.
Clarabel est déçue, Cathulu mitigée et Chris a bien aimé.
Caro[line] a abandonné page 150...

Grasset, 2009. – 294 p.