Delirium tremens - Ken Bruen

Delirium Tremens est le premier épisode des aventures de Jack Taylor. Jack est un irlandais de Galway, pas mal imbibé d’alcool, qui s’est fait virer de la police pour brutalités envers un politicien. Depuis, il est devenu détective privé et, entre deux cuites au scotch ou au brandy, il tente de retrouver des objets perdus ou des personnes disparues. Mais si Ann Henderson fait appel à lui, ce n’est pas pour retrouver sa fille, Sarah, qui s’est noyée mais pour démontrer que cette mort n’était pas un suicide, comme l’a conclu l’enquête de police, mais un meurtre.
Ce polar m’a paru complètement atypique. D’abord parce que l’intrigue est limitée au strict minimum. Jack, ivre la plupart du temps, n’y joue d’ailleurs qu’un rôle mineur, tout se résolvant quasiment sans lui. Ensuite parce qu’il décrit une Irlande noire complètement à l’opposé des clichés touristiques : violence, pauvreté, drogue. Mais c’est surtout le style de Ken Bruen qui est impressionnant. Avec une écriture minimaliste, il nous entraîne dans la désespérance de Jack Taylor. Et Jack est un amoureux des livres, surtout des polars américains. Le livre est donc truffé de citations littéraires, de références musicales (parfois obscures), et de bribes de poèmes qui, tous, célèbrent la noirceur de l’existence.
Je peux vous dire qu’en refermant ce livre, un peu sonnée, je n’avais qu’une envie : retrouver très vite Jack Taylor.
Ils l'ont lu : Yvon - BMR&MAM - Cathulu - Frisette
Traduit de l’anglais (Irlande) par Jean Esch.
Gallimard / Série noire, 2004. – 313 p.