La Petite Poule d'Eau - Gabrielle Roy
Il y a au centre du Canada une vaste province qui s’étend de la frontière américaine jusqu’à la Baie d’Hudson : le Manitoba. C’est dans ce pays d’eau, de lacs et de rivières que Gabrielle Roy a vu le jour et a fait ses premières armes d’institutrice. Cette expérience lui a inspiré ce roman tendre qui est une page de l’histoire canadienne.
Ce pays sauvage fut d’abord exploré par les coureurs des bois qui épousèrent des Indiennes pour donner naissance à une population de métis. Puis vinrent des immigrants de toute l’Europe : ukrainiens, slovaques, irlandais, écossais, roumains… et canadiens français à l’âme conquérante qui furent à l’origine de la francophonie de l’Ouest. Et il en fallait du courage pour s’aventurer dans ces plaines désertes et isolées ! C’est pourtant le choix que firent Luzina et Hippolyte Tousignant, de s’installer dans ce pays de la Poule d’Eau, quelque part au Nord du lac Winnipegosis, pour y élever des moutons… et une tripotée d’enfants. Tellement d’enfants que vint le moment où ils eurent droit à leur école et à leur institutrice…
Dès les premières pages, j’ai su que j’allais aimer Gabrielle Roy. D’abord pour son style, simple et élégant, précis et teinté d’une pointe d’ironie ; ensuite, pour l’humanisme qui transparaît à chaque ligne : Gabrielle Roy aime ses personnages et sait nous les rendre attachants ; enfin pour l’histoire, simple, tendre, émouvante. Bien sûr, il y a du mythe dans cette histoire-là, où la vie dans un pays rude est rendue presque facile grâce à la solidarité, au courage et à la bonne humeur. Mais je l’aime, moi, ce mythe d’un pays qui s’est construit en faisant fi des différences de culture, de religion ou de langue. C’est bien l’image que je me fais de ce pays. Et c’est bien agréable de temps en temps de lire une histoire de gens heureux, une histoire qui exalte les vertus de l'éducation et de la culture, comme valeurs essentielles de la civilisation.
Les avis de : Cuné - Amandine
Boréal compact, 1993 (1e édition 1950). – 265 p.