Promenades en zone rouge - Alain Le Grand
Les nouvelles de ce recueil dessinent un pays habité par la violence et rongé par la corruption. Des paysans se font voler leur terre par des hommes en armes. Un guerillero déprime en constatant qu'il a troqué ses idéaux révolutionnaires contre le profit plus immédiat du trafic de drogue. Un chauffeur de bus est licencié pour avoir refusé de se livrer au traffic d'essence. Un soldat et un guerillero se retrouvent face à face dans la jungle et découvrent qu'ils viennent du même milieu mais ont fait des choix diamétralement opposés pour en sortir. Des gosses des rues trouvent une raison de vivre dans la solidarité des démunis. Un commissaire corrompu viole un jeune voyou. Un journaliste est assassiné pour avoir tenté de dire la vérité.
Ce pays, dont le nom n'est jamais prononcé, c'est la Colombie. Alors, peut-être parce que ce silence m'a particulièrement agacée, peut-être parce que la Colombie est un pays qui me touche de près, peut-être parce que c'est un pays sur lequel j'ai beaucoup lu, mais ces nouvelles m'ont paru particulièrement convenues, comme celle du type déprimé par son divorce qui retrouve un sens à sa vie le jour où il se fait agresser par deux voyous. Ces nouvelles reprennent à leur manière un discours déjà lu et entendu mille fois dans une certaine presse dès qu'il est question de la Colombie, sans parler du discours politique qui les sous-tend et que je m'abstiens de commenter.
De toute façon, je les ai déjà oubliées.
L'Archipel, 2010. - 217 p.