Le rapport de Brodeck - Philippe Claudel
Un village de montagne tout près d’une frontière, c’est là que Brodeck a passé toute sa vie. Et c’est lui, Brodeck, petit employé de l’administration, qui est chargé par les villageois de rédiger un rapport sur un évènement dramatique. Un soir de colère, les hommes du village ont littéralement lynché un étranger qui s’était installé depuis plusieurs mois à l’auberge du village et avait peint des portraits des habitants. Bien que très choqué par le drame, auquel il n’a pas participé, Brodeck sait qu’il ne peut refuser d’écrire ce rapport sur tout ce qui s’est passé depuis l’arrivée de l’étranger, l’Anderer. Il s’y met donc à contrecœur. Et c’est l’occasion pour lui de se replonger dans un passé à peine plus lointain. Le pays sort d’une longue guerre avec le pays voisin, guerre qui n’a épargné ni le village ni Brodeck lui-même…
Philippe Claudel raconte la seconde guerre mondiale sous la forme d’une fable villageoise. Tout y est : occupation, collaboration ou résistance, dénonciation et déportation, violences ou compromissions. Après la guerre, tout le village s’empresse de tourner la page et de reprendre une vie normale, comme si de rien n’était. Mais voilà qu’un mystérieux étranger débarque un jour, et tend à cette population un bien sinistre miroir.
Une fois de plus, Philippe Claudel ne m’a pas déçue, avec cette manière de raconter par petites touches délicates et un peu dans le désordre, à la façon d’un puzzle, une histoire tragique et universelle.
Le livre de poche, 2009. – 374 p.