Invictus - Clint Eastwood
En 1990, après vingt-sept ans de captivité, Nelson Mandela sort de prison, acclamé par les Noirs, hué par les Blancs. Quatre ans plus tard, lors des premières élections multiraciales d'Afrique du Sud, Nelson Mandela est élu président. C'est la fin de l'Apartheid, mais on ne peut pas mettre fin à cinquante ans de haine raciale d'un simple claquement de doigts. Le premier objectif de Nelson Mandela va donc être de travailler à la réconciliation de son peuple. Pour cela, il va avoir une idée de génie : utiliser le rugby comme instrument. Le pari est risqué : le rugby est un sport de Blancs et l'équipe nationale, les Springboks, honnie par les Noirs, est devenue pendant l'Apartheid l'emblême même du pouvoir blanc. En plus, les Springboks forment une équipe assez médiocre, qui n'a été qualifiée pour la Coupe du Monde de rugby que parce que l'Afrique en est le pays organisateur. Nelson Mandela va donc devoir d'abord convaincre son propre camp avant d'exposer son but au jeune capitaine de l'équipe, François Pienaar...
Avant d'être un hymne à la fraternité, ce film est un vibrant hommage à Nelson Mandela.. Et je na sais pas si Clint Eastwood a édulcoré le tableau mais le leader noir apparaît comme un vrai humaniste, altruiste, généreux, attentif à tous ceux qui l'entourent et uniquement préoccupé de l'avenir de son pays. A ce titre, la première partie du film est la plus bouleversante quand on entend cet homme déjà âgé et qui sort d'une longue et pénible captivité, prêcher le pardon des ennemis. "La pardon nous élève l'âme et il fait reculer la peur." J'ai été complètement bouleversée par cette vision humaniste de la politique, même si j'ai bien conscience d'avoir été manipulée par le réalisateur, qui ne nous épargne aucun des clichés de la grande réconcilaition. A ce titre, le film n'est exempt ni de bons sentiments, ni d'angélisme, mais c'est parfois bien agréable de se laisser emporter par un sentiment qui nous dépasse, comme furent totalement emportés les six mille spectateurs d'Ellis Park venus acclamer ceux qui en quelques semaines était devenus "leur" équipe nationale.
Film américain (2009) de Clint Eastwood,
avec Morgan Freeman et Matt Damon.
Durée : 2h12 ; genre : drame historique.