Jennifer Johnston - La femme qui court
La femme qui court, c’est Laura, jeune femme fragile et solitaire, qui se croit un peu folle et se regarde vivre. Quand son père meurt, elle semble bizarrement soulagée. Elle entreprend de nettoyer le fond de son jardin pour dégager une maisonnette abandonnée depuis des années et maintenant ensevelie sous la végétation. Pour cela, elle bénéficie de l’aide de Dominic, un jeune prêtre défroqué, lui-même un peu fragile. Entre ces deux êtres blessés va se tisser un lien improbable, fait de confiance et d’écoute. En écoutant l’autre, chacun va trouver le courage d’affronter son passé. Car la maison cachée sous la végétation est bien sûr une métaphore des secrets enfouis. Et il y a un terrible secret dans la vie de Laura, et c’est ce secret jamais avoué qui l’empêche de vivre… C’est un roman bouleversant par son écriture simple, pudique, poétique et retenue. J’ai été vraiment touchée par cette amitié entre deux personnes à la fois semblables et différentes, et par le courage de Laura de partir à la rencontre de l’indicible, courage qui la mènera aux portes de la mort, avant de lui permettre de renaître. Une auteure à découvrir. « Le silence était comme l’attelle qui maintient un membre fracturé, pensa-t-elle - prévient la douleur, évite la vérité, la rupture, l’écroulement. Longue vie au silence ! » Trad. de l’anglais (Irlande) par Anne Damour.
Le serpent à plumes / Collection Motifs, 2000 – 248 pages.