Une odyssée américaine - Jim Harrison
Un nouveau roman de Jim Harrison : quel bonheur ! Et dire que j’ai failli ne pas le reconnaître, tant pour moi les romans de Harrison sont intimement liés à la très classieuse couverture des éditions Christian Bourgois. Jim Harrison a changé d’éditeur mais pas de style, merci à lui !
Arrivé à l’âge de soixante-deux ans, Cliff se fait plaquer par sa femme. Depuis que celle-ci s’est remise à travailler, elle est obsédée par l’argent alors que Cliff n’aime que la nature. En plus, il se retrouve à la fois sans logis et sans boulot puisque la ferme sur laquelle il travaillait depuis vingt-cinq ans appartenait à sa femme et va être vendue fort cher à des citadins avides de verdure. Pour couronner le tout, sa vieille et fidèle chienne vient de rendre l’âme. Plus de femme, plus de chien et plus de toit : Cliff prend la route dans sa vieille Ford Taurus avec la vague projet de traverser tous les états des Etats-Unis. Cap à l’ouest : Wisconsin, Minnesota, Dakota…
On retrouve un Jim Harrison moins lyrique mais toujours aussi truculent. Difficile de ne pas penser à Sur la route de Jack Kerouac, mais le propos est différent. C’est le roman d’un homme que le divorce oblige à une remise à question brutale. Peut-on commencer une nouvelle vie passé soixante ans ? Cliff qui fut professeur de lettres, avant de quitter l’enseignement pour l’agriculture, regrette d’avoir un peu laissé de côté son amour de la littérature au profit de son amour de la nature. Son odyssée est le prétexte à se remémorer les années de son enfance et de sa jeunesse et de trouver un nouveau sens à sa vie. L’auteur y poursuit les mêmes obsessions : bonne bouffe, bon vin (français) et belles femmes peu farouches. Et les mêmes amours : les indiens, la pêche, les chiens. Et ce roman est bien sûr un hymne à la beauté de l’Amérique naturelle et sauvage, celle des pionniers et des vastes paysages, des vertes prairies du Wyoming aux déserts de l’Arizona. C’est un régal !
Elles ont aimé : Dominique - Virginie
Traduit de l’américain par Brice Matthieussent.
Flammarion, 2009. – 315 p.