Garden of love - Marcus Malte
Trois histoires qui semblent n’avoir aucun rapport les unes avec les autres et qui vont se rejoindre en une seule, autour d’un être aussi fascinant qu’énigmatique.
Une jeune prostituée reçoit quatre hommes avec lesquels elle engage une sorte de duel de séduction et de domination, jeu sous lequel se révèle une personnalité fragile.
Un adolescent en rencontre un autre, qui le fascine et dont il essaie de gagner l’amitié. Pourtant tout les oppose : Matthieu est solitaire et terne, Ariel est solaire et attirant.
Un flic, détruit par l’alcool et la vie, reçoit un manuscrit, version dévoyée de sa propre vie, qui le conduit sur la trace d’un cadavre, qui n’est autre qu’une vieille connaissance dont il nous raconte l’histoire…
Amateurs de polars noirs, haletants et visqueux, passez votre chemin : ce roman n’est pas pour vous ! En temps que polar je le trouve même un peu faible : un crime tardif qui passe très vite au second plan, un assassin que l’on identifie comme tel quasiment à sa première apparition, et surtout une lenteur insoutenable puisqu’il faut attendre la page 143 pour entrevoir un lien entre les trois histoires. Jusque-là le lecteur est dans le noir et, donc, un peu perplexe. Ces réserves étant faites, Garden of Love reste un très bon roman, entièrement construit sur le thème du double : double jeu et double je. Bien et mal, noir et blanc, frère et sœur, culpabilité et innocence, crime et châtiment, amour et haine, attirance et répulsion, punition et rédemption. Cette multiple dualité, à l’image de la vie, est parfaitement exprimée par ces vers de Shelley :
« So I turn’d to the Garden of Love
That so many sweet flowers bore ;
And I saw it was filled with graves. »
Et l’intrigue, au lieu de se concentrer sur le traditionnel «qui a tué ?», s’oriente vers le plus ambigu «qui va gagner ?»
L'avis de : Amanda - Kathel - Laure - Florinette - Cathulu - Michel
Zulma, 2007. – 318 p.