Le silence de Lorna - Jean-Pierre et Luc Dardenne
Lorna est une jeune et jolie albanaise. Pour obtenir la nationalité belge, elle a accepté un mariage blanc avec Claudy, un jeune drogué. Ils cohabitent dans la plus parfaite indifférence. Lorna n'a qu'un but : gagner assez d'argent pour ouvrir un petit restaurant avec son amoureux, Solok. Donc, dès qu'elle obtient sa nouvelle carte d'identité belge, elle accepte la proposition de Fabio, un truand local : se débarrasser de son faux mari pour contracter un nouveau mariage blanc, avec un russe cette fois, avide lui aussi de papiers belges.
C'était la première fois que je voyais un film des frères Dardenne, parce que je n'avais pas encore osé me frotter à l'âpreté de leur cinéma. Et je n'ai pas été déçue : c'est un film très dur, parce qu'il évoque une réalité difficile. J'ai été très choquée dès les premières scènes par la dureté de Lorna vis-à-vis de Claudy qui essaie désespérément de décrocher de la drogue et ne demande qu'un peu d'écoute et d'affection. Le monde de Lorna est difficile parce que l'être humain n'y vaut pas cher et toutes les relations humaines sont des contrats. On voie sans cesse des enveloppes pleines de billets changer de mains.
Et d'un seul coup, tout bascule… Lorna montre un autre visage, et nous révèle qu'elle n'est pas qu'une marchandise. Elle est touchée par un sentiment, une émotion, qui va malheureusement devenir un grain de sable qui fait dérailler une machine parfaitement bien huilée…
Je n'ai pas aimé la fin, qui reste ouverte pourtant, parce qu'elle m'a semblé très pessimiste sur la nature humaine. Quant au film lui-même, difficile de dire que je l'ai aimé tant je l'ai vu avec un sentiment de malaise grandissant. Et pourtant je ne regrette pas de l'avoir vu.
L'avis de Pascale
Film belge (2008) de Luc et Jean-Pierre Dardenne,
Avec Arta Dobroshi, Jérémie Rénier et Fabrizio Ronzione.
Genre : drame ; durée : 1h45.