Le théorème d'Almodovar - Antoni Casas Ros
Brillant étudiant en mathématiques destiné à un bel avenir, Antoni voit sa trajectoire interrompue par une rencontre brutale avec un cerf sur une route de campagne. Défiguré par l’accident, il mène désormais une vie de reclus, enseignant les mathématiques par internet et réduisant ses contacts avec le monde extérieur à sa relation avec sa mère. Jusqu’au jour où il décide d’écrire son autobiographie et imagine que Pedro Almodovar pourrait en faire une film. C’est grâce au cinéaste qu’il va rencontrer Lisa, un transsexuel au grand cœur qui va bouleverser sa vie.
Mon sentiment sur ce roman est pour le moins ambivalent et sa présence dans la sélection du Prix Landerneau est un vrai sujet d’étonnement. Ce livre est un hybride, à mi-chemin entre le roman et la réflexion philosophique sur le monde moderne. L’histoire qui flirte avec le fantastique et balance entre rêve et réalité, est bien sûr très émouvante puisque cet homme sans visage va découvrir que l’on peut être aimé au-delà des apparences. Sa rationalité de matheux qui voudrait traduire le monde en équations va se heurter à la magie du désir et du sentiment. Mais ma propre rationalité a eu bien du mal admettre certains passages, notamment le retour du cerf dont je me suis demandé (sans trouver la réponse…) quelle métaphore il était sensé incarner. A côté de ça, je dois admettre que l’auteur mène une réflexion passionnante sur notre société des apparences. Donc je me suis assez peu intéressée à l’histoire elle-même, considérant ce roman davantage comme un conte philosophique. Rien que pour ce versant-là, ce roman mérite d’être lu.
Anne et Caro[line] n'ont pas du tout aimé - Lily a été séduite par son étrangeté - Pascal est mitigé - Cathulu est envoutée - Fashion est enchantée.
Gallimard, 2008. – 145 p.