Le magasin des suicides - Jean Teulé
Franchement, si ce roman n’avait pas fait partie de la sélection pour le Prix Biblioblog, je ne sais pas si je l’aurais lu. Il y a dans la juxtaposition de ces deux mots : « magasin » et « suicides », quelque chose qui me dérange profondément. Mais j’ai décidé de faire preuve de courage et de jeter par-dessus les moulins mes préjugés linguistiques (et psychologiques ?).
Monsieur et Madame Tuvache ont un magasin où l’on trouve tout ce qu’il faut pour accomplir un suicide net et sans bavures. « Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! », telle est leur devise. Dans la famille Tuvache, le suicide est une vocation (pour ne pas dire un sacerdoce !) que l’on se transmet de père en fils depuis des générations. D’ailleurs tous les Tuvache portent le prénom d’un suicidé célèbre et cultivent avec application leur mal de vivre. Madame concoctent des potions toxiques dans sa cave pendant que Monsieur aiguise ses armes blanches, le fils aîné nourrit son anorexie pendant que sa sœur joue les désespérés. Le soir pour endormir les enfants, on leur raconte la mort de Cléopâtre ou celle de Kurt Cobain. Jusqu’au jour où débarque dans la famille un petit dernier. Alan va très vite devenir le mouton noir de la famille, le vilain petit canard qui irradie de joie de vivre et va peu à peu dérégler cette belle mécanique de la mort programmée.
Ce petit roman, qui fait un pied de nez à la mort en balayant tous les tabous, n’est pas dénué de charme, mais je l’ai trouvé quand même très simpliste, dans le fond comme dans la forme. Les premiers chapitres sont tous consacrés à un mode particulier de suicide, du plus basique au plus sophistiquée : « dis moi qui tu es, je te dirai comment tu dois mourir ». Je me suis très vite ennuyée avec ces personnages très schématiques et j’ai très vite su comment tout cela aller finir… Et je n’ai pas du tout retrouvé le style lyrique et truculent de Jean Teulé.
Les avis de Yue Yin - Bernard - Tamara - Sophie - Elfe - Jules - Cuné - Amy - Praline
Editions Julliard, 2007. – 157 p.