La maladie humaine - Ferdinando Camon

Publié le par Papillon


camon-copie-1.jpgFerdinando Camon est un écrivain italien qui se définit lui-même comme un "écrivain du prolétariat". Il se propose ici de faire le récit de son analyse qui a duré sept ans. Mais il ne s'agit pas vraiment de son analyse, mais d' une analyse. Le récit n'est pas vraiment linéaire mais découpé en séquences : la souffrance ou plus exactement les symptômes physiques qui révèlent une maladie psychique, les premières tentatives de thérapie avec des psy aux méthodes parfois complètement surréalistes, le choix enfin d'un analyste, celui avec lequel va se nouer cette relation très particulière qui est la trame essentielle de l'analyse, celle qui va porter tous les motifs du travail analytique. Début d'analyse, analyse de rêves, fin d'analyse, séparation d'avec le psy, guérison ?

"Le succès de l'analyste ne tient pas tant à ce qu'il sait qu'à ce qu'il est."

J'ai été un peu déçue par ce livre parce que je n'y ai pas retrouvé ce décodage du comportement humain qui m'avait tant plu lors de mes lectures de Yalom. Irvin Yalom donne dans ses romans un point de vue et une analyse d'analyste alors que Ferdinando Camon se place dans la position de l'analysant. Mais ce que j'ai trouvé très intéressant dans ce livre, c'est qu'à travers son analyse, racontée avec autant d'humour que de dérision, Camon se livre à l'analyse de la société dans laquelle il vit. C'est l'Italie à la fois catholique et communiste des années soixante-dix, sur fond d'attentats des Brigades Rouges et de féminisme militant. Société en pleine mutation et famille en pleine révolution : le mâle italien se désespère de perdre sa place, ce que l'auteur résume parfaitement par cette formule : "Le mal, le mâle".

J'ai bien sûr retrouvé dans ce récit beaucoup de ce que j'ai moi-même vécu en analyse, mais je crois y avoir plus appris sur l'Italie que sur la psychanalyse.

Le point de vue de Valdebaz.


Traduit de l'italien par Yves Hersant.
Folio, 1987. - 217 p.
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V
La psychanalyse est très vulgarisée, c'est peut-être pour cela que j'ai accroché ! même avis pour toi pour le voyage pittoresque en Italie ! je te rejoins, il ne reste pas trop présent en mémoire...
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C
Bon allez, je ne le cherche pas mais s'il tombe dans mes mains,  je prends !
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