Le lézard lubrique de Melancholy Cove - Christopher Moore
« A Melancholy Cove, septembre n’est qu’un long soupir de soulagement, une espèce de tisane que l’on sirote avant d’aller dormir, une sieste espérée depuis des lustres. »
La petite ville de Melancoly Cove, sur la côte californienne, s’apprête donc à entrer dans un automne bien tranquille après un été touristique épuisant. Sauf que cette année, la tranquillité ne sera pas au rendez-vous. Il faut dire que cette petite ville balnéaire comporte un nombre impressionnant de personnalités pour le moins originales : un officier de police fumeur de marijuana, une serveuse de bar entièrement refaite en titane et en platine, un pharmacien zoophile amateur de cétacés, une ancienne actrice qui entend de voix. Il en faudrait peu pour que la ville ne se retrouve cul par dessus tête. Par exemple, une petite fuite de radioactivité qui réveille une créature préhistorique. Et voilà la population de Melancholy Cove soudainement prise de folie érotique…
A priori, les histoires d’animaux fantastiques surgissant de l’océan pour terroriser le pauvre monde ne sont pas vraiment ma tasse de thé mais j’ai bien fait de passer par dessus mes a priori parce que cette histoire m’a beaucoup amusée. Mi-roman policier, mi-roman fantastique, ce roman écrit avec beaucoup de drôlerie, est complètement déjanté. Christopher Moore s’amuse à détourner les codes du polar, comme avec ce personnage de flic bien peu viril, pour fustiger une société américaine qui se gave de neuroleptiques ou se noie dans la religion pour fuir la réalité. Et même si la fin m’a paru un peu longuette, je vous engage vivement à plonger dans l’univers loufoque de Christopher Moore.
Elles ont aimé : Cathulu, Clarabel, Chimère, Joelle, Sophie et Stéphanie.
Traduit de l’américain par Luc Baranger.
Gallimard / Série noire, 2002. – 366 p.