Mes jours : mémoires d'un Indien du Sud - R. K. Narayan
Je n’avais encore jamais lu RK Narayan, et si sa biographie a atterri dans ma PAL, c’est uniquement parce qu’elle est publiée dans l’excellente collection « Motifs » du Serpent à plumes. Et cette biographie se lit comme un roman qui fait revivre l’Inde coloniale avec ses traditions et sa culture et dessine le portrait d’un humaniste épris de culture.
Narayan est né en 1906 à Madras dans le Sud de l’Inde, dans une famille appartenant à la caste des brahmanes, qui occupent tous les postes importants de la société. Son père est directeur de lycée, mais comme il a une nombreuse famille et change souvent d’affectation, le jeune garçon est élevé chez sa grand-mère. Chaque été il prend le train pour un voyage épique qui le mène chez ses parents où il retrouve ses nombreux frères et sœurs. Il découvre très tôt les joies de la lecture et dévore tous les classiques de la littérature anglaise. C’est d’ailleurs un enfant très rêveur qui passe son temps à regarder le paysage quand il est en classe, ce qui fait de lui un élève plutôt médiocre. Plus tard, il vient vivre définitivement chez ses parents à Mysore, ville dont il tombera amoureux. Il y découvrira sa vocation d’écrivain. S’ensuivront des années de galère à essayer de trouver un éditeur pour ses textes où il sera obligé de jouer les journalistes pour nourrir sa famille.
J’ai beaucoup aimé ce récit truffé d’anecdotes tendres ou rigolotes sur l’enfance et la jeunesse de l’auteur. On croise des personnages hauts en couleur : le père sévère, l’oncle alcoolique, l’imprimeur tyrannique. C’est écrit dans une langue classique et élégante très agréable à lire. Et surtout l’auteur porte sur lui-même un regard sans concession, un peu décalé, comme s’il était le personnage de l’un de ses romans. Toute la partie où il évoque son travail d’écrivain est d’ailleurs passionnante. Cette biographie m’a donné envie de lire ses romans qui doivent contenir un intéressant mélange de culture anglaise et de tradition indienne.
L'avis de Cathe.
Traduit de l'anglais par Béatrice Vierne.
Le Serpent à plumes, 2005. - 353 p.